L'histoire du rosier
Le parcours de la rose au fil des millénaires lui vaut aujourd'hui le titre de reine des fleurs ou reine des jardins. Elle doit cela à la richesse de ses coloris, de ses formes, de ses parfums, des symboles qu'elle transporte, mais aussi à ses multiples possibilités d'emploi et à sa grande adaptabilité à différentes typologies de climat et de sols.
Origine botanique
De tout temps, la rose a su inspirer les peintres, les poètes, les écrivains, les sculpteurs, les mosaïstes ou encore vitraillistes, etc... allant même jusqu'à créer une nouvelle espèce d'artistes: les semeurs du XIXème siècle et les hybrideurs du XXème siècle.
L'origine du genre Rosa remonte à la nuit des temps mais les témoignages écrits de son existence et de son utilisation apparaissent il y a environ 5000 ans avant notre ère. Il semblerait que l'espèce ait été remarquée sur le pourtour de la Méditerranée mais également en Asie. On sait aujourd'hui que son aire de distribution s'étend à tout l'Hémisphère Nord
L'introduction de roses nouvelles (et évoluées) en France remonterait au temps des croisades : la plus célèbre d'entre elles était alors Rosa damascena. Dans la même période, fut introduite Rosa gallica officinalis connue aussi sous le nom de rose de Provins, dont les vertus médicinales furent largement exploitées.
Au XVIIIème et XIXème siècles, l'arrivée de nouvelles variétés originaires d'Asie et plus particulièrement de Chine (identifiées au groupe des rosiers Chinensis) va permettre la création de très nombreuses variétés intégrant la remontance (floraison de mai à septembre) à côté de la rusticité apportée par les rosiers européens.
A partir de ce temps la création variétale par le biais de croisements entre patrimoines chinois et patrimoines européens ne va plus connaitre de limite et va donner naissance à des milliers de variétés dites « modernes » sous l'oeil attentif et perspicace de ces nouveaux professionnels appelés des hybrideurs ou obtenteurs.
Domestication, évolution
Le rosier, arbuste ligneux, appartient au genre Rosa et à la famille des rosacées : sous ce même nom de genre cohabitent des rosiers sauvages (rosiers botaniques tels R.canina, R.sempervirens etc...) et des rosiers domestiqués par l'homme (cultivars ou variétés horticoles tels R. gallica officinalis, R. damascena bifera, Rosa X 'Pierre de Ronsard')
Les rosiers botaniques que l'on retrouve dans tout l'hémisphère nord, regroupent environ 150 espèces ; on les trouve évidemment dans la nature mais aussi dans les « bons » jardins botaniques » qui font toujours une place à ces plantes remarquables. On va aussi les trouver dans les catalogues des pépiniéristes qui proposent aux collectionneurs des espèces intéressantes : par exemple les nombreuses formes de R. rugosa. Le professionnel pépiniériste va les utiliser comme porte-greffe, c'est le cas de R. indica, R. multiflora, R. canina,...
Les rosiers domestiqués sont comme leur nom l'indique des produits sélectionnés par l'homme.
- dans un premier temps (XVII-XVIIIème siècles) ce sélectionneur s'est contenté de « réserver » des produits construits (offerts) par dame nature avec l'aide des insectes et des pressions de sélection naturelle du milieu : tel R. gallica officinalis (ou rose des Apothicaires)
- puis ce sélectionneur est devenu semeur en récupérant des fruits et en semant les graines (dont seule la mère était connue) pour réserver sur la descendance (la population de plantules) des produits intéressants pour leur qualité ornementale ; ainsi sont apparues des roses nouvelles appartenant à des groupes biologiques de rosiers dits anciens tels que Galliques, Damas, Centfeuilles, Alba etc...
- enfin ce sélectionneur est devenu hybrideur en dirigeant la rencontre père/mère en fonction d'une hypothèse de croisement c'est à dire en vue d'une nouvelle construction génétique originale ; ainsi sont apparus les rosiers intermédiaires entre rosiers anciens et rosiers modernes et comportant une partie de génome « chinensis » : il s'agit des rosiers Thé, des rosiers Hybrides Remontants et des premiers rosiers Hybrides de Thé.
- on arrive ainsi dans la première moitié du XXème siècle : tous les hybrideurs « améliorent » les rosiers Hybrides de Thé qui sont très demandés par les consommateurs ; on entre dans l'ère des rosiers modernes. Les critères de sélection sont d'abord d'ordre ornemental (la fleur est privilégiée) puis progressivement à partir de 1960 les critères agronomiques vont être pris en compte avec force : la vigueur de végétation, la floribondité, la remontance et plus récemment la résistance aux maladies et un critère esthétique le parfum.
Durant cette dernière période de 50 années, les efforts d'amélioration des rosiers Hybrides de Thé vont concerner aussi bien le « Rosier pour la Fleur Coupée » que le « Rosier de Jardin ».